SOURIEZ VOUS ETES FILMES

Je suis sûr que vous savez déjà tout ce qui concerne le Quiksilver Bowlrider, édition 2005…Une fois l’événement terminé, on a tous envie de lire ce que les autres en ont pensé. Que cela soit pour vérifier ses
certitudes ou pour connaître d’autres points de vues… Et c’est même, année après année, l’un des mérites de ce contest que de nous donner cette matière à polémique. À Marseille, il est des réputations qu’il est bon d’entretenir… Cette édition, de ce côté-là, a tenu ses promesses. Entre les frasques de la clique “Anti-hero“, les critiques quand à une dérive “sportive“, les enjeux économiques de plus en plus importants, on a eu notre compte d’histoires pour la plage…

Cette année a peut-être été aussi une charnière, marquée par un phénomène qui s‘est amplifié de manière assez exponentielle : l’omniprésence de la vidéo. D’un côté Quiksilver avec un dispositif assez impressionant : caméra miniature au bout d’une perche, régie qui envoye ses images en direct via le web, et d’un autre côté, la prolifération des sources d’enregistrement, anonymes ou pas.

Si l’on prenait ensuite la peine de visionner une partie de ces images disponibles sur le net, un constat sautait assez rapidement aux yeux :
le jugement d’une compétition de bowl donnera toujours lieu à des contreverses !Il suffisait de regarder une séquence monté par Anti-hero pour penser que Trujillo devait gagner, une autre pour s’apercevoir que Cochini était vraiment plus haut que tout le monde, que Galloway rentrait plus
de tricks en un run que tous les autres réunis, etc. Bref, qu’il est quasiment impossible, si l’on choisit de ne se concentrer que sur un rider (ce que fait l’œil électronique, pas notre vision occulaire plus sensible à d’autres stimulis) de déterminer un quelconque classement…

À l’heure où le débat fait rage, de savoir s’il faut ou non introduire la vidéo pour assister les arbitres, on a pu ainsi mesurer que la technique ne permet pas encore de couper court à toutes les objections et que les classements ne reflettent jamais qu’une quantité “finie“ de jugements .
Et que le skate deumeure donc en cela, encore assez éloigné du foot…

En direct de Cognac-Jay, Robert Soûl.

P. S. : Pendant que l’on exploite sur grand-écran, l’histoire d’un groupe de skaters qui affirmait un certain localisme (“Les seigneurs de
…“), on a vu à Marseille, l’émergence d’une véritable scène. En se hissant au niveau des meilleurs, les marseillais ont affiché une
nouvelle attitude, sans complexe ni contestation possible. Leur statut a changé, ce ne sont plus “les régionaux de l’étape“et ils peuvent
maintenant aspirer légitimement aux meilleures places. Tant pis pour tous ceux qui vont devoir partager un peu du gateau…